Une fête d'avant coucher. Un hommage à l'imaginaire.
Et voilà la guerre qui débarque sans qu'on l'ait invitée ! Dans sa besace, elle apporte la liste de tout ce qu'elle déteste : l'art, la musique, les jeux, la lumière dans les maisons, les soupes chaudes... Mais, contre tout cela, comment pourrait-elle gagner ?!
« Alors, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
Avec la lumière du soleil qui maintenant frappait le sol et les meubles de vieux bois marqueté, avec l'ombre des croisillons aux fenêtres qui dessinait comme un quadrillage penché sur l'épaisse moquette, elle a fini par dire qu'elle était revenue tout récemment, que pour l'instant elle logeait chez son père et qu'elle avait déposé un dossier pour un logement mais que peut-être il pourrait appuyer sa demande et que voilà, ce serait formidable pour elle si... »
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec. Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu'il soit construit.
Le capitaine de reixach, abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? un de ses cousins, georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité.
Aidé de blum, prisonnier dans le même camp, il interroge leur compagnon iglésia qui fut jadis jockey de l'écurie reixach. après la guerre, il finit par retrouver corinne, la jeune veuve du capitaine...
Après avoir respiré des vapeurs nocives dans l'imprimerie où il travaille, monsieur Carossa tombe malade. Par crainte d'un licenciement, il demande au médecin le silence. Et puis, un jour, il ne se lève pas. Comme un animal écrasé sur la route, il gît, à même le drap.
Yves Ravey raconte les derniers mois de son père, alors que la maladie progresse, avant de le tuer. Il a choisi le temps du présent pour ne laisser aucun espace à la nostalgie. Le présent favorise aussi la sobriété, le dépouillement. C'est sa manière d'écrire la mort de son père. Par courtes séquences successives, sans une once de lyrisme, encore moins d'apitoiement, comme si le pathos s'était fondu dans les ellipses. Les ellipses participent de la dimension éthique du livre d'Yves Ravey. Dimension remarquable.
Dans Le Drap, ni héros, ni pauvre type, ni jugement d'aucune sorte de la part du narrateur. Dans un roman familial, on avait presque oublié que c'était possible. Mais la justesse de la figure du père en dépend. Du récit, simple, naît la complexité. [...] Yves Ravey signe là un livre d'autant plus fort que cette représentation nue de la mort, aujourd'hui, est presque taboue. On se rappelle quelques pages d'Annie Ernaux. On pense surtout à La Gueule ouverte de Maurice Pialat, où un fils accompagnait la mort de sa mère avec le même amour implicite, et la même impuissance.
Christophe Kantcheff, Politis
Il ne reste presque plus rien à La Bassée : un bourg et quelques hameaux, dont celui qu'occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu'une voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années.
On s'active, on se prépare pour l'anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante ans. Mais alors que la fête se prépare, des inconnus rôdent autour de la maison.
Sibylle, à qui la jeunesse promettait un avenir brillant, a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu'à aujourd'hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter.
Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu'elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire.
Ça raconte Sarah, sa beauté mystérieuse, son nez cassant de doux rapace, ses yeux comme des cailloux, verts, mais non, pas verts, ses yeux d'une couleur insolite, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l'allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l'étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d'une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole : S.
Voici l'histoire de trois grands copains qui font (presque) tout ensemble...
Ces quinze dernières années, plus de 2 000 femmes ont été tuées par leur (ex-)conjoint en France.
En 2020, 35 % des victimes de féminicide conjugal avaient subi des violences antérieures. Une défunte sur cinq avait porté plainte.
Entre 2015 et 2016, 82 % des plaintes et mains courantes déposées par des victimes de féminicide ont été classées sans suite. (Source : ministère de la Justice.) Laurène Daycard a été l'une des toutes premières journalistes à écrire sur les féminicides conjugaux pour les faire sortir des rubriques « faits-divers » et les réinscrire dans le récit social et politique des violences sexistes. Dans cette enquête à la première personne, l'autrice nous emmène à la rencontre de survivantes et de familles endeuillées, mais aussi auprès des auteurs de ces actes. En observant et en échangeant avec ces derniers, Laurène Daycard tente d'aller à l'origine des féminicides et propose une réflexion personnelle sur la notion de réparation.
«Très vite, tous se demanderaient sans se l'avouer comment on avait pu jusqu'alors vivre sans André, son babillage, ses rires, sa vitalité tendre et sa douceur. Il avait été dans la maison comme une chanson vive, en dépit des ragots et de ce trou que creusait dans sa vie l'absence d'un père.».
André grandit heureux dans la famille de sa tante, auprès de ses cousines. Mais au fond de lui reste tapie la douleur d'être le fils d'un père inconnu et d'une mère distante. Alors qu'André est sur le point de se marier, sa mère lui livre un nom...Dans la France rurale du KKe siècle, l'Histoire du fils est aussi celle de trois générations qui se débattent avec le poids des silences familiaux.
La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.
Une enquête ! Avec des moutons ! Dans le Cotentin ! Pour ses vacances, Léa avait peur de mourir d'ennui avec ses parents. C'est raté. Après avoir assisté à un étrange kidnapping, elle décide de mener sa petite enquête mais les apparences sont parfois trompeuses. Sans le savoir, elle vient de mettre les deux pieds dans une mystérieuse affaire d'enlèvement de moutons à l'échelle... locale ! Un polar presque bio à partir de 9 ans ou plus !
Petit Loir a peur du noir et, pour ne pas dormir seul, il choisit chaque nuit un lit différent : la boîte à carottes de Lapin, le tiroir à cravates de Rouge-Gorge, et même les bois de Cerf. Mais un jour, ses amis en ont assez : Petit Loir doit rester dans son lit !
Mais avec qui Petit Loir va-t-il bien pouvoir dormir ?
Lors d'une balade au bord d'un marais, un homme et une femme trouvent le petit Boris, seul et abandonné. Ce couple, qui désirait depuis longtemps un enfant, décide de le recueillir et de l'élever, sans se préoccuper de ses écailles ou de ses drôles de grands yeux. Les années passent sereinement, Boris grandit. Mais un jour, comme un appel inexorable, il ressent le besoin de repartir vers le marais, là où il pense qu'est sa vraie maison. Il s'interroge. Mais après avoir retrouvé ses semblables, Boris va se rendre compte finalement que pour s'aimer, se ressembler n'est pas forcement la chose la plus importante. Et que l'amour inconditionnel de sa famille d'adoption est ce qu'il a de plus précieux.
Une couronne vient de tomber du ciel ! La grenouille qui la trouve au fond de l'eau se la met sur la tête et s'autoproclame reine, bien sûr ! Toutes les autres grenouilles de l'étang doivent alors se mettre à son service. jusqu'au jour où la souveraine perd sa couronne lors d'un mémorable concours de plongeon. La question se pose alors : pourquoi continuer de lui obéir et d'aller chasser pour elle des libellules puisqu'elle n'a plus de couronne ?! Avec la perte de cet objet-là, c'est en effet sa raison de régner qui disparaît. Un très bel album sur les règles que certains imposent au sein d'un groupe. Une histoire maligne pour aiguiser son esprit critique et réfléchir à la notion de pouvoir.
Écureuil n'a pas une minute à perdre. Il a reçu une lettre importante et doit partir sur le champ. Mais atteindre sa destination finale ne va pas être si simple. En effet, en cours de route, il va rencontrer, l'un après l'autre, quelques-uns de ses amis qui ont juste, à ce moment-là, besoin de lui. Écureuil les aidera tous de bon coeur, sans jamais protester même s'il a bien peur de ne pas arriver au bon moment à l'endroit désiré.
Monsieur Pigeon vend du bonheur en pot. Petit ou grand format, en pack de six ou modèle décoré pour Noël. Dans le bois qu'il visite ce jour-là, chacun des oiseaux en achète selon ses moyens, sa personnalité, pour offrir ou partager. Ou pas du tout, par principe, car le bonheur ne s'achète pas. Et lorsqu'il repart, voilà que monsieur Souris, le pauvre balayeur dont personne ne s'occupe ramasse un pot vide tombé de sa camionnette...
Après l'énorme succès du Marchand de bonheur, une fable revigorante sur l'appétit de vivre des enfants !
Un matin, un truc, un bidule, un machin, ÉNORME et non identifié, tombe du ciel, au pays des papillons. Les villageois ailés s'approchent. Les adultes sont unanimes : c'est sûrement un gros problème dont il faut absolument se débarrasser. Chacun donne son avis - les savants, qui n'ont pas de moteur assez puissant pour le tracter, le grand chef des armées, qui veut le faire exploser, le philosophe qui interroge : mais quelle est sa raison d'être ?
Arrive alors une petite fille, qui enfonce son doigt dedans et annonce : « Mmm... Ça a un goût de miel ! » Hein ?? Comment ça ? Et maintenant, tout le monde veut y goûter. Mangue, banane, pastèque... à nouveau, les points de vue diffèrent. Et à la fin, du gros problème, il ne restera que des miettes... grâce aux enfants !
Quel est donc cet endroit si singulier qu'on appelle l'école ? Cette maison avec ses tables et ses chaises, ce lieu ouvert, même entre quatre murs ? Cet endroit où se retrouvent des garçons et des filles si différents, mais dont les talents s'additionnent finalement ? Cet endroit où l'on partage les idées comme son goûter, les gommes et les crayons, et où naissent les amitiés. Voici une jolie fable sur l'école, véritable hymne à ce lieu où l'on enseigne la beauté, la joie d'apprendre et la liberté de penser, pour réinventer le monde. Un trésor précieux car, comme le conclut Luca Tortolini : «Nous n'avons qu'un seul monde. Voulons-nous en prendre soin ?»
Axel est un enfant curieux et passionné par les mystères des grands fonds. Il passe tout son temps libre à la Cité de la Mer, ce lieu singulier bien connu de tous en Normandie... et partout ailleurs.
Mais ce que la plupart d'entre vous ne soupçonnent pas, c'est que l'endroit est parfois le théâtre de situations insolites.
En trouvant quelques gouttes d'un étrange liquide scintillant, le jeune garçon sait indiscutablement qu'il tient là le point de départ d'un mystère...
À Strega, à travers les montagnes et la végétation, neuf femmes de dix-neuf ans empruntent le téléphérique qui rejoint l'Hôtel Olympic surplombant la petite ville.
Elles y sont formées à recevoir et servir des clients qui ne viennent jamais. Dans l'attente, le temps s'étire et prend un goût de bonbons et de cigarettes. Une sororité résistante s'installe comme un rêve dans le luxe des salles vides. Alcool d'amande, cerises, vodka et boules de gommes accompagne l'indolence de ces jeunes filles rebelles qui vivent dans la lumière brillante du grand parc de l'hôtel. Un jour, l'une d'elle disparaît. Elle a été assassinée, toutes le pressentent, car depuis l'enfance elles le savent, la vie d'une femme peut se transformer à tout moment en scène de crime.
Dans un style exceptionnel, d'un onirisme sensuel à mi-chemin entre l'univers de Zelda Fitzgerald et le cinéma de Sofia Coppola, Strega raconte l'histoire, empreinte de lait et de sang, de neufs femmes qui choisissent la liberté.