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Jean noël Orengo
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« Vous êtes l'amour malheureux du Führer »
Jean-noël Orengo
- Éditions Grasset
- Litterature Francaise
- 28 Août 2024
- 9782246831372
1969 : Albert Speer, architecte favori et Ministre de l'armement d'Hitler, publie ses Mémoires. Revisitant son passé, de ses mises en scène des congrès nazis à la chute du Reich, il parachève l'ultime métamorphose qui a sauvé sa tête au procès de Nuremberg et va faire de lui la star de la culpabilité allemande. Affirmant n'avoir rien su de la Solution Finale, il se déclare "responsable, mais pas coupable." Les historiens auront beau démontrer qu'il a menti, sa version de lui-même s'imposera toujours.
Comment écrire sur un homme qui a rendu la fiction plus séduisante que la vérité ?
A l'heure des fake news et de la guerre des récits, voici le roman d'un des plus grands mensonges de l'Histoire. Traquant les scènes de la vie de Speer, s'interrogeant sur leur vraisemblance, éclairant certains aspects, allant là où il s'arrête en convoquant les acteurs capitaux d'après guerre, notamment l'historienne Gitta Sereny, l'auteur propose une lecture vertigineuse de celui à qui l'un de ses collaborateurs affirmait : « Savez-vous ce que vous êtes ? Vous êtes l'amour malheureux du Führer ». -
Début du XXe siècle : l'Asie du Sud-Est est soumise à la colonisation par les Européens. Début du XXe siècle : c'est une région triomphante qui s'apprête à dominer le monde. Entre les deux : ces Jungles rouges et son héros énigmatique, Xa Prasith. À travers une succession d'époques et de lieux, on découvre le destin de cet homme, fils du boy des Malraux pendant leur aventure indochinoise en 1924. Devenu militant nationaliste cambodgien, proche de Pol Pot, puis officier khmer rouge, Prasith finira par déserter un mouvement devenu fou. Lors de la chute de Phnom Penh en 1975, il confiera sa fille venant de naître à un couple de Français. Bien plus tard, une révélation viendra bouleverser tout ce qu'on croyait savoir de lui.
Un roman choral saisissant, foisonnant, qui explore avec passion le goût de l'ailleurs et une farouche volonté d'indépendance.
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Jean Raine : vivre en peinture
Jean-Noël Orengo, Jean Raine
- Cahiers Dessines
- 20 Avril 2023
- 9791090875708
Vivre en peinture retrace le parcours de Jean Raine depuis ses dessins et collages dès l'après-guerre, influencés par ses rencontres avec les surréalistes belges, sa proximité et ses amitiés au sein du mouvement CoBrA, de 1949 à 1951. S'ensuit une interruption de dix ans, consacrée au cinéma aux côtés d'Henri Langlois, directeur de la Cinémathèque française, et c'est réellement en 1960 que Jean Raine s'affirme en tant qu'artiste sous l'impulsion de Pierre Alechinsky et de Marcel Broodthaers, organisateurs de ses premières expositions. Il entame dès lors une série de grandes encres habitées de personnages fantasmagoriques ou cauchemardesques, puis, à San Francisco, en pleine période hippie, il découvre la couleur. De 1970 jusqu'à sa mort en 1986, il multiplie les séries, à raison de deux par an, réalisées en France et en Italie, où se mêlent peinture et dessin. La chronologie des dessins et des peintures permet de mieux percevoir les métamorphoses qui s'opèrent au fil du temps, aboutissant à des all-over de plus en plus abstraits qui peuvent atteindre des formats impressionnants. Les titres de ses tableaux - Ecueil des faux serments, Sous l'aile d'un moulin rose, Cercueil pour un nombril - participent de la fureur et du mystère de ce théâtre tourmenté et haut en couleurs encore méconnu du grand public.
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Début du XXe siècle : l'Asie du Sud-Est est humiliée, soumise à la colonisation par les Européens. Début du XXIe siècle : c'est une région triomphante, qui, avec la Chine, s'apprête à dominer le monde. Entre les deux, il y a eu ces Jungles rouges et son héros énigmatique, Xa Prasith : une histoire de révolution et d'amour fou vécue par des êtres de couleur de peau et de culture différentes.
Qui est Xa Prasith ?
À travers une succession d'époques et de lieux, on découvre le destin d'un homme qui aurait tour à tour été : le fils du boy khmer des Malraux pendant leur aventure indochinoise en 1924 ; un militant nationaliste cambodgien, meilleur ami de Saloth Sâr, le futur Pol Pot, durant son séjour à Paris vers 1950 ; un officier khmer rouge, responsable de la propagande, et qui, désertant un mouvement devenu fou, confie Phalla, sa fille venant de naître, à un couple de Français lors de la chute de Phnom Penh en 1975 ; et cette figure de père mythique, hantant Phalla et son petit ami, Jean Douchy, dans les années 1990 et 2000. Une révélation finale viendra bouleverser tout ce qu'on croyait savoir sur lui.
Les Jungles rouges renouvellent le roman choral et reconstituent avec passion et minutie un grand basculement : l'Occident se couche, l'Extrême-Orient se relève. Mais par-delà l'Histoire, ce livre explore magistralement ce qui échappe à toutes nos idéologies : les amours mixtes, le goût de l'ailleurs, et une volonté farouche d'indépendance.
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Femmes sur fond blanc
Jean-noël Orengo
- Éditions Grasset
- Litterature Francaise
- 1 Février 2023
- 9782246824893
Le narrateur de ce roman s'appelle Paul Gauguin. Comme celui qu'on connaît, il est peintre et décrié. Mais à la différence du chef de file de l'école de Pont-Aven, il naît le 7 juin 1968, et s'envole vers la Thaïlande au début des années 1990, à Bangkok précisément, pour créer et se refaire une vie loin des Beaux-Arts d'Occident. Comme le postimpressionniste toutefois, ce sont des femmes qu'il peindra, et certaines sont très jeunes. Pour cela, bientôt, on le vouera aux gémonies. En attendant, il nous raconte son histoire.
Son histoire, c'est d'abord celle d'un enfant, fils d'un père animal et d'une mère plus tendre, qui grandit à Noisy dans la banlieue est de Paris, étudie, se met à peindre, se creuse une place dans l'art jusqu'à son premier voyage vers l'Asie du Sud-Est dont il ne reviendra jamais. Son histoire se mêle alors à celle de Bangkok, ville aux mille récits que ses habitants, locaux, prostituées, touristes ou artistes réfugiés, écrivent jour et nuit. Celles de ses quartiers, ses districts, et que Paul nous rapporte comme des contes urbains, fables parfois mystiques. Mais son histoire, surtout, c'est celle de Tip, prostituée royale dont il tombe amoureux et dont la peau semble faite d'une lumière qu'il lui faudra rendre sur la toile et le film - ou bien crever à jamais. C'est celle des femmes d'après, qu'il croquera sans cesse pour traduire, par les pigments, les vidéos, les gestes, les regards et les airs, l'Art qu'elles incarnent - et qui ailleurs est mort.
De 1990 à nos jours, on le suit, dans les ruelles de cette ville violente et sensuelle, les récits de ses anonymes ou ses stars de bars, ses oeuvres et ses passions. C'est un voyage lointain, le récit d'un Ulysse singulier, exilé en terre thaïlandaise, dont les pinceaux sont les armes, comme les mots celles de Jean-Noël Orengo. Réflexions sur la culture de l'effacement, tentative d'épuisement d'un lieu mythique, roman intime et chef d'oeuvre de style, Femmes sur fond blanc signe son grand retour. Après La Fleur du Capital, il revient en Asie pour peindre avec minutie la fresque flamboyante d'un peintre admiré puis maudit. -
Bienvenue à Pattaya, en Thaïlande, capitale mondiale de la prostitution, station balnéaire familiale la plus populaire d'Asie du Sud-Est et paradis des transsexuelles, noctambules, bandits, expatriés venus des quatre coins du globe. Une ville-univers, où le sexe, la mort et l'argent cohabitent avec la spiritualité la plus intense : fleur du Capital et clash des civilisations d'un genre particulier...
Pour nous guider à travers la multitude des visages, des rues et des bars, cinq voix : Marly, l'exilé en sursis ; Porn, la ladyboy parfaite dont il est amoureux ; Kurtz, le guerrier de la passe ; Harun, l'architecte obsédé ; et Scribe, l'auteur fétichiste.
Dans une langue puissamment inventive, tranchante et hypnotique, ce premier roman nous emporte au coeur du désir humain.
Un coup de maître. Un coup sur la tête aussi. Impossible de sortir intact de cette lecture au long cours. Bruno Corty, Le Figaro littéraire.
C'est de la littérature pure. Hubert Artus, Lire.
Prix de Flore. -
Planant au-dessus d'une Terre qui s'effondre, épiant des amours charnels dont il sera toujours exclu, le héros de ce livre est un drone parlant et conscient. De la France au Moyen-Orient et de l'Inde à Bangkok et Venise, il nous emporte dans une exploration magistrale de notre époque, ivre de passions identitaires et de conflits.
Conte mêlant archéologie, science-fiction et actualité, L'Opium du ciel est à la fois le plus contemporain des romans sur nos sociétés technicisées où la religion fait sauvagement retour, et la plus érudite des méditations sur un pan oublié de l'histoire des hommes : lorsque Dieu était une femme.
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Avec Les Corps culinaires, Isabelle Rozenbaum retrace son parcours de photographe depuis plus de vingt ans. Considérée comme photographe ethno-culinaire, elle a introduit en France - au début des années 2000 - le reportage " en cuisine ", c'est-à-dire les prises de vue favorisant la pratique et le savoir-faire des chefs dans leur propre lieu de travail, concept inauguré par les anglo-saxons et qui, en une décennie, est venu bouleverser la représentation culturelle de la cuisine illustrée jusqu'alors par les sempiternelles " natures mortes ". L'auteur nous expose, ici, ses choix de photographe indépendant, sa conception de la photographie culinaire ainsi que les enjeux, pour elle, de l'utilisation d'un nouveau médium : la vidéo. De l'univers gastronomique au monde du vin en passant par les milieux littéraire et artistique, Isabelle Rozenbaum évoque ce métier de photographe et de vidéaste, complexe, ambitieux et passionnant qui ne cesse d'évoluer avec les développements des nouvelles technologies et nous explique comment l'image, souvent par des voies détournées, peut nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes et sur le monde que nous traversons.