« Fenua revisite l'histoire de l'émerveillement qu'ont suscité ces îles. ».
Le Monde.
La Polynésie se décline en un poudroiement d'îles et atolls, sur des milliers de kilomètres. Ce territoire, c'est le Fenua.
Comme toujours chez Deville, le roman foisonne d'histoires, de rencontres et de voyages. On y croise Bougainville, Stevenson, Melville, puis Pierre Loti sur les traces de son frère Gustave, ou Victor Segalen et Gauguin, le peintre qui a fixé notre imaginaire de cette partie du monde, entre douceur lascive et sauvagerie. Des archipels qui deviendront, vers le milieu du xxe siècle, le terrain privilégié d'essais nucléaires dont le plus sûr effet aura peut-être été de susciter un désir d'indépendance...
« Grand voyageur et esprit cosmopolite, Patrick Deville est né en 1957. Il a publié une douzaine de romans, traduits dans de nombreuses langues. En 2012, il est récompensé par le prix Femina pour sa formidable évocation de Yersin et Pasteur dans Peste & Choléra, et en 2021 par le Grand prix de Littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre." Prix Joseph Kessel.
Prix Éric Tabarly du livre de mer.
Jeune chercheur de la « bande à Pasteur », Alexandre Yersin rêve de nouveaux horizons. À l'image de Livingstone, il veut être savant et explorateur. De la rue d'Ulm à l'Indochine, il découvre le monde en même temps que le bacille de la peste, loin du brouhaha des guerres. Marin, médecin, baroudeur, cet oublié de l'histoire aura fait de sa vie une folle aventure scientifique et humaine.
À bord de la Jangada, Patrick Deville et son fils remontent le fleuve Amazone sur les traces des grands aventuriers. Du Brésil jusqu'en Équateur, d'un océan à l'autre, ce périple est l'occasion d'un voyage littéraire où se côtoient Jules Vernes, Blaise Cendrars et Montaigne. En traversant l'histoire et le territoire de l'Amazonie, père et fils sont aussi les témoins impuissants du désastre climatique dans un monde qui court à son extinction...
De la découverte fortuite des temples d'Angkor par le naturaliste Henri Mouhot, en 1860, jusqu'au procès de Douch et des Khmers rouges, nous voici raconté un siècle et demi de l'histoire du Cambodge. Avec le secours de Conrad, Malraux, Loti et d'autres grands écrivains voyageurs, le narrateur remonte le fleuve Mékong et l'Histoire tragique d'un pays qui se rêvait le Paris de l'Extrême-Orient.
Au volant d'une Passat, sur la D64, Patrick Deville se souvient : à Mindin, l'enfant boiteux qu'il était promène son index sur un atlas. Le jeune homme se fait alors une promesse : bientôt, le monde n'aura plus de secrets pour lui. Après avoir honoré ses engagements, le garçon, aujourd'hui devenu grand, est de retour sur sa terre natale. Pour lui, une quête ancestrale se dessine au rythme de l'Histoire.
Lorsque Léon Trotsky débarque en 1937 à Tampico, sa gloire politique est derrière lui. Il est l'exilé à qui seul le Mexique a accordé le droit d'asile. Accueilli chez Frida Kahlo et Diego Rivera, il demeure cet homme remarquablement intelligent écarté de tout pouvoir et qui ne peut plus qu'écrire. Au même moment, Malcolm Lowry est à Cuernavaca pour écrire son grand chef d'oeuvre, Au-dessous du volcan. Sans jamais se rencontrer, les deux hommes croisent et décroisent leurs destins, d'un passé mouvementé vers une issue fatale. Grand voyageur, esprit cosmopolite, Patrick Deville est né en 1957. Il a publié une dizaine de livres, dont Kampuchéa (prix Nomad's), Pura Vida, Équatoria et Peste et Choléra disponibles en Points, et a été récompensé par de nombreux prix (prix Femina, prix du roman Fnac, prix des Prix littéraires .).
De São Tomé à Zanzibar, un éternel voyageur nous emporte dans son errance africaine, sur les traces du légendaire Savorgnan de Brazza, le découvreur de fleuves. Comme lui, il arpente le continent et sillonne les eaux de l'Ogooué. Au cours de sa traversée, il consigne les vies de Livingstone, Stanley, Emin Pacha ou Albert Schweitzer, attentif à l'incongru comme à la beauté du monde.
William Walker est un lecteur de Byron, un enfant du siècle romantique. Quand sa fiancé meurt, il noie son chagrin dans l'aventure, arme un équipage, part en flibuste et devient président du Nicaragua. Il finira fusillé sur une plage hondurienne. De William Walker à la chute des sandinistes à la fin du XXe siècle, en passant par Simon Bolivar et Che Guevara, deux siècles de révolutions latino-américaines.
Devenir lecteur est l'oeuvre d'une vie, pas seulement lire des livres mais lire la bibliothèque et découvrir les liens, les échos, les passages secrets entre les rayonnages, compulser et annoter les livres écrits sur d'autres livres : la lecture, la relecture surtout suscitent la connivence des lecteurs et enrichissent l'amitié, embellissent les histoires d'amour, offrent le calme et le retrait nécessaires à la pensée, à l'imagination, à la rêverie.
« Il avait dû se tromper d'avenir dans un vestiaire du temps où il faisait du sport, et repartir avec celui d'un autre sur l'épaule. » D'abord, il y a le ton résolument moderne qui surprend : ce goût pour l'ellipse et les échappées, ce plaisir de la vitesse en prose. Puis, c'est le charme décousu des personnages qui opère : mélancolique et fantaisiste, chacun libère un parfum d'étrangeté à la fois déconcertant et familier. Enfin, c'est le génie de l'écrivain qui saisit : cette maîtrise de la fiction, l'insignifiant qui prend sens. Car finalement Patrick Deville, c'est surtout le jeu pur de la langue, reflet du monde fantasmatique qui traverse ses premiers écrits.
Ce que peut la littérature, c'est, en une phrase, en quelques phrases, opérer une accélération folle à partir d'un même endroit. Je sais que tous les écrivains ne travaillent pas de cette manière, mais je plonge la planète en permanence dans le temps.
Patrick Deville.
Un long entretien approfondi pour parcourir l'oeuvre de Patrick Deville, des premiers romans parus aux Éditions de Minuit au vaste déploiement au Seuil d' « Abracadabra », suite de douze romans, dont huit ont déjà paru, qui sillonnent la planète en deux cycles de voyages.
Patrick Deville se livre avec détail et précision, de son désir initial d'écrire alors qu'enfant il est immobilisé par la maladie jusqu'à l'esquisse des livres à venir, tout en dévoilant bien des éléments de la « fabrique du texte », pour reprendre l'expression de Francis Ponge.
Ces deux-là sont en cavale et marchent au bord de la route.
Ils s'aiment ou croient s'aimer encore et slaloment entre des flaques de boue. Celui-là, Andjelko, qu'on a pourtant chargé de leur filature, asse son temps auprès de Simone, un amour d'adolescence retrouvé par hasard. Quant à ces deux autres, à bord d'un grand sloop blanc toutes voiles dehors, ils composent en mer un boléro, Sorocabana, qu'ils veulent dédier à un bar à tango de Montevideo. Ces couples vont entremêler leur destin et entrecroiser leurs amours : certains bien sûr vont devoir à nouveau s'enfuir en déjouant des filatures.
" Ainsi passe la gloire du monde. " La phrase latine apparaît au détour d'un de ces trois livres et dit leur projet commun - trois romans d'aventures sans fiction qui, pendant un siècle et demi, de 1860 à nos jours, entremêlent sur trois continents les vies d'hommes illustres et les vies d'inconnus : Pura Vida en Amérique, Équatoria en Afrique et Kampuchéa en Asie.
Un enquêteur suit les traces des traîtres et des héros, lit les journaux, consigne dans ses carnets les horreurs de la guerre et la beauté des paysages, décrit les fleuves et les volcans, les jungles et les oiseaux. En cette année 1860, pendant qu'on fusille William Walker sur une plage du Honduras, Ferdinand de Lesseps entreprend de creuser le canal de Suez, et Henri Mouhot découvre dans les forêts du Cambodge les temples d'Angkor mangés de lianes. Après eux se succéderont les explorateurs, les colonisateurs et les décolonisateurs, et les grands rêves révolutionnaires fracassés de ce dernier siècle et demi : un claquement de doigts dans l'Histoire.
Les deux héros de ce « roman sans fiction » semblent avoir vécu plusieurs existences. Le jeune avocat londonien Mohandas Gandhi en redingote noire et chapeau haut-de-forme devint l'infatigable marcheur vêtu de drap blanc, tandis que Pandurang Khankhoje, lui aussi militant indépendantiste indien, bourlingua un peu partout dans le monde, du Japon à la Californie, combattant révolutionnaire au Moyen-Orient pendant la Première Guerre mondiale, par la suite exilé au Mexique et proche de la petite bande de Diego Rivera et de Frida Kahlo. Il deviendra alors un scientifique célèbre, mènera des recherches en agronomie comme Alexandre Yersin, le personnage principal de Peste & Choléra venu en Inde lors de la grande épidémie de peste.
Le« samsara » définit la grande roue des vies successives à travers la réincarnation. Et c'est bien dans une grande roue que nous entraîne Patrick Deville dans ce nouveau roman, vaste fresque peinte tambour battant, sur un rythme haletant, de l'Inde coloniale puis indépendante, à travers les deux figures fil rouge de Gandhi le pacifiste, et plus encore de Khankhoje le révolutionnaire cosmopolite.
C'est pendant une autre épidémie, récente, que le narrateur parcourt un pays devenu le plus peuplé du monde, depuis les contreforts de l'Himalaya jusqu'à la pointe extrême du sous-continent, à Kanyakumari au sud du Tamil Nadu. Il rencontre des historiens et des géographes, des écrivains et des étudiants, et grâce à eux essaie de comprendre un peu l'histoire des bouleversements souvent terribles qui se sont enchaînés, depuis l'installation du Raj britannique à Calcutta dans les années 1860 jusqu'à nos jours.
La Tentation des armes à feu rassemble quatre récits où joue l'image de la mort violente (réelle ou fantasmée). « Vie et mort de Baltasar Brum » tourne autour de la photo d'un Président du Conseil uruguayen quelques instants avant qu'il ne se suicide, en 1933, dans la rue où il attend les militaires
putschistes. « Transcaucase express » suit les méandres d'un voyage, de Bakou à Tbilissi, sur les traces des poètes russes suicidés. Essénine- ou morts en duel, comme Pouchkine et Lermontov. « Un film sans l'Arabie » revient sur le tournage, à Paris en 1968, d'un film d'espionnage de Hitchcock,
Topaz (L'Etau dans sa version française). « Le Parking du Papagayo », enfin, relate un dîner d'adieu avec une jeune femme que le narrateur surnomme « la Grande Infante de Castille », et dont la figure aimée et perdue traverse les quatre histoires.
1967. Devenue journaliste, Kathleen se rend à Paris pour un reportage. Une occasion pour profiter de la vie nocturne à Saint-Germain-des-Prés. Elle y fait la connaissance de Tom. Ils se reverront à Bruxelles et elle en tombera éperdument amoureuse.Le personnel du grand magasin Innovation, construit en partie par Victor Horta, à Bruxelles, se prépare à mettre à l'honneur des produits venus des USA lors d'une « Semaine Américaine ». Mais dans les rues, la contestation gronde.
L'extrême-gauche multiplie les manifestations pour stopper l'impérialisme américain et l'implication des USA dans la guerre du Viêtnam.
Alors qu'une odeur de brûlé se répand dans les rayons de l'Innovation, une personne lâche : « je donne ma vie pour le Viêtnam ». Plus de 260 personnes y trouveront la mort. Kathleen couvrira le déroulement de l'enquête. Les antiimpérialistes sont-ils responsables de l'incendie ? Quel est le rôle de Tom ? Pourquoi Kathleen a-t-elle l'impression qu'il joue un double-jeu ?
Bruxelles, 1960 Kathleen aide sa mère à ranger son grenier. Elle y découvre de nombreuses planches de bande-dessinée, destinées à la presse clandestine durant la seconde guerre mondiale. Kathleen replonge alors dans son passé. 1943, Kathleen avait 12 ans. La jeune fille ne comprend pas grand-chose à la guerre. Son père, Fernand, tient un kiosque à journaux, Place de Brouckère. Un dimanche, Bob, un dessinateur, ami de Fernand, lui montre ses strips de BD.
Des histoires corrosives à l'encontre d'Hitler, qu'il tente de faire publier dans un journal de la Résistance. Bob se sait surveillé par un collaborateur rexiste. L'atmosphère devient de plus en plus irrespirable à Bruxelles. Les rafles anti-juifs se multiplient. Les bombardements, aussi. Ils ne font pas la différence entre les bons citoyens et les collabos. Kathleen, Suzanne, la fille de Bob, et une de leur amie, enfant de rexiste, vont être au coeur de l'un d'entre eux.
Les tensions qui en résulteront feront vaciller leur amitié.
Léopoldville 60. Alors que s'ouvre la Table ronde qui va décider du futur du Congo, la capitale de la colonie belge retient son souffle. Après ses débuts d'hôtesse à f Expo 58, Kathleen est engagée au sein de la prestigieuse compagnie aérienne Sabena. Ell découvre l'Afrique alors que certains sont prêts atout pour défendre leurs intérêts, Quitte à mettre le feu aux poudres.