À l'heure des démissions en cascade des enseignants, William Lafleur tente de comprendre comment on en est arrivé là. Il décrit un système sur le point de s'effondrer et qui ne tient plus que par la bonne volonté de professeurs sacrifiant trop souvent leur bien-être au profit d'une institution qui les maltraite. Loin de l'image du fonctionnaire capricieux présentée dans les médias, il passe en revue les réformes néfastes des ministres successifs, la formation hors-sol, Parcoursup, les conditions de travail déplorables et les salaires gelés. William Lafleur a voulu cet état des lieux de l'éducation en France participatif. Suite à un appel à témoignages auquel ses collègues ont répondu massivement, il a sélectionné les récits les plus percutants pour enrichir sa propre expérience et montrer l'impact direct des dysfonctionnements de l'institution sur nos enseignants et, surtout, sur notre jeunesse. Il est temps de redresser la barre, avant que tout le monde ne quitte le navire, avant le naufrage de notre système éducatif.
« L'homme mort » est le journal de bord d'un père de famille ayant mis en scène son propre décès pour observer les réactions de sa famille. Reclus derrière son ordinateur, il les regarde vivre au travers de ses écrans, grâce aux caméras et micros dont il a truffé son domicile avant de disparaître.
À la lecture de l'ouvrage, nous entrons dans l'intimité d'une famille ordinaire qui permet à chacun de nous de nous identifier et de relativiser sur notre propre existence et nos rapports à ceux qui nous sont le plus proche.
EXTRAIT « Je suis seul, bien vivant, trop vivant, devant mon ordinateur, à écrire ce message. Chaque lettre tapée est une larme qui coule sur la joue de ma femme. Rien n'est vrai. C'était une mise en scène, préparée depuis des années, parce que l'idée de ma mort était la seule fenêtre qui me permettait de respirer. Cette idée que, du jour au lendemain, je pouvais tout quitter, tout défaire et me refaire. Je suffoquais, le quotidien m'enfermait autant qu'il me déformait. Alors, peu à peu, j'ai élaboré cette fuite : ma mort.
Désormais, je vivrai à travers ces pages et en dehors du monde, en âme contemplant ses proches continuer à fuir le temps. Je n'ai plus d'existence aux yeux de quiconque sinon auprès de vous, que le hasard ou l'ennui ont mené à feuilleter ma solitude. N'ayant pu vivre ma vie, c'est son absence que je me propose de partager. Ce n'était pas si dur de passer de l'autre côté, vous savez. »
Thomas Debord est un professeur de lettres en ZEP passionné par son métier. Lassé par un gouvernement qui détricote l'éducation, frustré par l'absence de prise en compte des manifestations et grèves successives, il décide de s'engager dans une voie plus violente.
Un matin, il prend une de ses classes en otage, afin de mettre en lumière des dysfonctionnements qui n'intéressent habituellement que de très loin les médias. Pris au piège de l'emballement médiatique et de la cacophonie des réseaux sociaux, enfermé avec ses élèves, Thomas Debord va tenter de faire entendre sa voix.
Un roman ancré dans le réel, construit comme un thriller et qui nous plonge dans la multitude des formes de discours auxquels nous sommes confrontés à chaque drame.